Preview Foretales - Rebattre les cartes du jeu narratif

Le deckbuilding est un genre devenu populaire dans le jeu vidéo notamment grâce à Heatstone. Il a aussi joliment trouvé sa place dans le jeu indé avec des propositions comme Slay The Spire. Mais le jeu de cartes narratif, qui utilise les cartes pour raconter une histoire, reste encore relativement confidentiel. Les Français de chez Alkemi ont voulu apporter leur pierre à l’édifice avec Foretales, dont j’ai pu avoir un avant-goût en ayant accès à un preview sur le début du jeu. Voici donc mes premières impressions.

Voleur aviaire qui vole du pain

Dans Foretales, on incarne Volepain accompagné de son fidèle ami Léo. Lorsqu’un étrange individu lui confère la mission d’aller voler une lyre dans un manoir de richou, Volepain découvre une vision du futur apocalyptique en touchant l’objet convoité. Léo se fait attraper et jeter en prison, tandis que notre voleur aviaire tente de tout son possible d’empêcher les futures catastrophes de se produire.

Voici comment se présente l’évolution du scénario dans le jeu. En gros, vous effectuerez des missions pour empêcher les drames à venir. Et à côté de ça, vous chercherez à mieux comprendre ce qui arrive à ce cher Volepain. Le jeu promet que les choix de mission - et la façon de réussir votre objectif - influenceront le cours des événements, et force est de constater qu’il semble bien parti pour. Il faudra bien sûr attendre la version finale pour le vérifier, mais j’ai pu voir les prémisses des conséquences pour les choix que j’ai faits. Très prometteur et déjà très intéressant. Ça annonce une potentielle rejouabilité, même si je doute que Foretales propose des histoires très différentes en fonction du parcours des joueurs. Ça se jouera à priori plus sur certaines subtilités et des façons de faire différentes.

L’histoire en elle-même - du moins à ses débuts - ne casse pas trois pattes à un canard mais fait largement le boulot pour nous immerger dans le jeu. Les personnages sont plutôt attachants et l’ambiance est vraiment agréable. Reste à voir si le tout tiendra la route sur l’entièreté d’une partie, ou encore mieux, plusieurs. Mais là où Foretales a assurément un potentiel certain, c’est qu’il réussit à intégrer sa narration dans un game design très intéressant, système mis en valeur par de sublimes visuels.

Je lis donc j’imagine

Tout ce qui se passe est donc raconté avec des cartes – et des dialogues, bien sûr. Il y en a de différentes sortes : les cartes location qui correspondent aux lieux, les cartes personnages avec lesquelles on peut effectuer diverses actions, les cartes compétences et les cartes de compétences pacifiques. Chacune de ces catégories dispose d’interactions spécifiques et met en place le cadre narratif du jeu. Par exemple, on commence au marché et l’on doit se renseigner pour trouver notre client. On peut alors décider de demander l’information à des gamins des rues, qui nous demanderont de la nourriture en échange. Pour en obtenir, on peut soit voler le marchand soit lui acheter sa marchandise. Pour obtenir de l’argent, différentes méthodes s’offrent à nous comme l’intimidation ou l’empathie (utilisables à travers des cartes de compétences). Et tout ça ne représente qu’une seule façon de faire, et vous vous en doutez, de nombreuses possibilités s’offrent au joueur. Une fois l’objectif atteint, on passe à la carte lieu suivante, et ainsi de suite.

Ce qui m’amène à un autre pan de gameplay important du jeu : les combats. Dans Foretales, vous devrez parfois en découdre avec certains ennemis. Lors de ces affrontements, vous pouvez soit faire fuir les adversaires en brisant leur moral avec des points d’honneur ou de l’intimidation, ou les tuer dans un échange classique. Mais attention, ôter la vie d’une personne n’est pas sans conséquences ! Comme pour le reste, vos actions en combat ont des répercussions directes sur vos relations avec d’autres personnages et la suite de l’histoire.

Un jeu de cartésiens

Et pour mettre tout ça en scène, Foretales se dote d’une direction artistique de toute beauté. Certes, ça ne bouge pas beaucoup à l’écran (jeu de cartes oblige) mais chaque illustration est plaisante à regarder. On dirait presque un jeu Disney, tant l’ambiance transmise par les dessins donne l’impression d’être dans un conte. Ils octroient aussi à ces personnages anthropomorphes une identité distincte, et les rends tout de suite très attachants. Beaucoup de l’histoire de Foretales est certes racontée par les dialogues, mais les visuels jouent aussi un rôle prédominant et assurent un cadre fiable.

Pour finir, j’aimerais rappeler que Foretales est un jeu de cartes narratif, et non pas un deckbuilder. Ne vous attendez donc pas à créer un build carré et à passer des heures de réflexion sur le sujet : c’est avant tout un jeu narratif, les cartes n’étant qu’un support pour raconter une histoire. Un moyen original certes, mais dont le gameplay est plutôt axé sur la gestion de ressources représentées par des cartes que comme un jeu à la Slay the Spire, Monster Train ou Heartstone. En ce sens, il est plus à rapprocher d’un Cultist Simulator, inspiration directe des développeurs. Ces derniers ont par ailleurs annoncé une version française qui devrait être présente à la sortie du jeu, prévue pour cet été.

Développeur : Alkemi– Éditeur : Dear Villagers

Sortie prévue cet été sur PC et Switch

Testé sur PC grâce à un code fourni par l'éditeur.