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    Par DonBear
    Publié dans Previews
    17 nov. 2021
    7 min de lecture
    Elden Ring - L'attente va être longue

    Elden Ring est indubitablement l’un des jeux les plus attendus de 2022, si ce n’est LE plus attendu. Et à raison : chaque proposition du studio offre un divertissement aux antipodes de ce que l’on a l’habitude de voir. Mais Elden Ring possède deux caractéristiques inédites : Georges R.R Martin, auteur de Game of Thrones (entre autres) à l’écriture avec Miyazaki, et le fait qu’il soit un monde ouvert. Deux changements fondamentaux dans ce qui fait l’ADN des SoulsBorne, malgré un gameplay qui ressemble à l’identique à celui de Dark Souls III, au point même que certains le nomment déjà Dark Souls IV. Alors, la question sur toutes les lèvres, c’est : le studio arrivera-t-il à renouveler sa formule sans tomber dans les travers de l’open world ?

    J’ai pu tester Elden Ring pendant quelques heures lors de la bêta fermée sur PS5. Malgré un contenu limité, ce fut un bon avant-goût des mécaniques de jeu qui laissait entrevoir de nombreuses possibilités pour la suite. Elden Ring est à ce jour prévu pour le 25 février 2022 sur PC, PlayStation 4/5 et Xbox One/Series.

    Dark Souls 4 ?

    Dès les premières secondes, ça saute aux yeux : on est bien dans un jeu FromSoft. Les animations, le mapping des touches, les bruitages, le HUD ou encore les menus : beaucoup d’éléments sont réutilisés et permettront aux connaisseurs de vite retrouver leurs marques. Dès les premières minutes, on tombe sur un site de grâce, l’équivalent des feux de camp dans les Dark Souls. On peut y passer le temps pour choisir une période différente de la journée ou de la nuit, y gagner des niveaux, mettre des objets dans la réserve, etc. À côté se trouve un PNJ, avec le flegme et l’apathie habituelle des personnages rencontrés dans les Souls.

    Dès lors qu’on commence à explorer, que l’on affronte des ennemis voire des boss, on se rend compte que FromSoftware n’a pas lésiné sur les échauffourées épiques. Si beaucoup de patterns ont été repris de leurs anciens jeux, et qu’on se retrouve parfois avec une forte impression de déjà-vu, ils conservent néanmoins une identité propre. Les combats sont souvent mémorables et donnent bien évidemment du fil à retordre – quelle que soit la classe que vous choisirez, excepté celle qui utilise la magie. Je ne l’ai personnellement pas essayé car ce n’est pas un style de gameplay qui m’intéresse, mais il y a fort à parier qu’elle est de nouveau très puissante. Dans la bêta, cinq classes sont proposées : le guerrier, le chevalier enchanté, le prophète, le champion, et le loup sanglant. De nouvelles seront probablement disponibles au lancement du jeu, puisque Dark Souls et Dark Souls III offraient 10 classes différentes.

    Elden Ring Screenshot

    On retrouve également les habituelles mécaniques online, qui étaient pour rappel absentes de Sekiro. Dans Elden Ring, on peut aussi bien envahir les autres joueurs pour aller les titiller que les aider à travers une marque d’invocation. À condition bien entendu d’avoir le mode en ligne activé. Du peu que j’ai essayé, envahir un monde – ou se faire envahir – place l’envahisseur pas très loin du joueur, qui ne peut par ailleurs plus appeler son cheval. On peut aussi apposer une marque spécifique pour du combat en PvP, probablement en arène ou quelque chose de similaire.

    C’est bien plus que ça

    Mais c’est à peu près tout ce que j’ai pu remarquer de semblable entre Elden Ring et les précédents jeux FromSoftware. Parlons déjà du point qui fait le plus jaser quand on aborde les Souls : la difficulté. Dans Elden Ring, vous allez en baver. Vous allez vous promener et tomber au détour d’une maison abandonnée sur un groupe de malfrats malintentionnés et faire du 5 contre 1. Vous rencontrerez des mecs à cheval qui sont en fait des boss et qui vont vite vous ramener à la réalité de ce monde : il n’est pas accueillant pour un sou.

    Un jeu plus facile ?

    Le mode facile souvent décrié se trouve en réalité dans la magie et la coopération avec d’autres joueurs. Et c’est la même chanson dans Elden Ring : l’usage de sorts simplifie grandement les combats, et la coopération permet de venir à bout des ennemis les plus retors. Petite nouveauté toutefois : il est possible d’utiliser des parchemins d’invocations pour recevoir l’aide de mobs plus ou moins puissants. Par exemple, l’un d’entre eux invoque 3 loups, aussi agiles que ceux que l’on affronte. Leur mobilité (celle-là même qui me fait pleurer quand je dois les terrasser) leur permet de servir d’appât et laisse au joueur le temps de souffler, ou de trouver plus facilement une ouverture. En contrepartie, ces parchemins ne sont utilisables qu’en certains lieux, généralement contre les boss. Une aide qui permettra aux joueurs agacés d’obtenir un coup de pouce sympathique, tout en étant optionnel pour ceux qui recherchent le challenge et le dépassement de soi.

    Elden Ring Screenshot

    Mis à part les invocations, beaucoup de subtilités rendent l’expérience plus fluide. Déjà, les sites de grâces sont relativement proches les uns des autres. On en trouve devant chaque arène de boss, évitant ainsi des allers-retours éreintants. Si cela déplaira à certains, c’est en réalité une excellente idée : l’exploration n’en est que plus agréable. La mort devient moins cruelle lorsque l’on sait que l’on n’aura pas la moitié de la carte à se retaper. Ceci étant dit, la zone accessible pendant cette bêta correspond à la zone tutoriel, et nul ne connaît le level design des endroits plus avancés. Les sites de grâces seront potentiellement plus espacés pour aller de pair avec une difficulté qui montera crescendo.

    D’autres fonctionnalités rendent la vie plus facile. Déjà, l’endurance est illimitée en dehors des combats : tant qu’un ennemi ne nous poursuit pas, on peut gambader sans s’arrêter. De plus, dès qu’on s’assoit à un site de grâce, il est possible de se téléporter à n’importe quel site déjà visité, permettant ainsi de bourlinguer simplement sur toute la carte. Là encore, certains crieront sans doute au scandale, mais l’étendue du monde semble vaste, et serait laborieuse sans le voyage rapide. Parlons pour finir d’une grosse nouveauté, à savoir la présence d’une carte. Et oui, après les Dark Souls, Bloodborne et Sekiro sans carte, nous voilà munis de la possibilité de se repérer dans le monde. Un ajout logique pour un jeu en monde ouvert. FromSoftware semble avoir trouvé le juste milieu entre fonctionnalités utiles au joueur et difficulté corsée.

    Un Nouveau Monde

    Mais la principale différence bien évidemment, c’est le monde et sa construction. Le studio prend à revers la formule des Souls avec ce monde ouvert, en proposant une exploration poussée à l’extrême. Les précédents jeux de FromSoft offraient déjà la possibilité d’explorer à son rythme, mais balisaient néanmoins un chemin plus ou moins adapté au niveau du joueur. Dans le premier Dark Souls, se diriger vers le cimetière est possible dès notre arrivée à Lige-Feu, mais la rencontre avec les squelettes va très vite inciter le joueur à rebrousser chemin. Le level design était suffisamment intelligent pour donner l’impression au joueur qu’il choisissait son propre itinéraire, alors qu’il suivait en réalité celui tracé par les développeurs.

    Dans Elden Ring, c’est l’exact inverse. Dès lors que l’on sort de la grotte où l’on commence l’aventure – au bout de deux minutes donc –, on découvre un monde immense sans aucune route mise en avant. Il y a bien un indicateur qui nous aide à savoir où se trouve le prochain site de grâce, mais rien ne nous pousse à le suivre. On peut donc plonger dans l’inconnu en allant n’importe où. Comme dans Zelda : Breath of The Wild, aucun n’élément n’est priorisé par rapport à un autre, et c’est au joueur de décider ce qu’il souhaite découvrir en premier. Le sentiment de liberté est total, grâce à une exploration sans aucune limite. Bien entendu, on tombera sur des boss qui nous feront faire demi-tour et arpenter d’autres chemins. L’occasion de gagner quelques niveaux avant de retenter sa chance. Mais rien n’interdit de s’y frotter quand on le désire.

    Elden Ring Screenshot

    Cette capacité d’exploration et ce sentiment de liberté sont exacerbés à travers deux nouveautés : le cheval et le saut. Notre fidèle destrier, nommé Torrent, peut être invoqué simplement avec un objet. Doté d’une endurance illimitée, il permet de se déplacer rapidement, et bien entendu de participer à des joutes équestres. Malheureusement, ces dernières ne m’ont pour l’heure pas convaincu, la faute à un manque de précision. La monture est certes agréable à contrôler. Elle répond au doigt et à l’œil. Mais cette flexibilité nouvelle dans les déplacements rend chaque attaque difficile à placer, notamment contre les ennemis à taille humaine. Par exemple, un combat contre un boss – lui aussi à cheval – ressemblait plus à une valse avec deux mecs bourrés qu’à un combat acharné. Lui comme moi tapions souvent dans le vent, et donnait plutôt une allure ridicule à l’affrontement. Peut-être est-ce dû à mon manque de skill. Peut-être l’habitude permet un meilleur contrôle. Peut-être que, par la suite, le jeu offre des circonstances plus propices à ces joutes. Dans tous les cas, difficile de dire ce qu’il en sera dans le jeu final, mais à l’heure actuelle, les combats à cheval m’ont semblé plutôt laborieux.

    Quant à la possibilité de sauter, l’exploration s’en trouve bien entendu améliorée. Une certaine frustration dans les Dark Souls se dévoilait à travers certains sauts. Ils devaient être effectués au pixel près – ou presque – malgré une maniabilité plus que rigide. Ici, on peut sauter dans tous les sens tel un cabri à la découverte du monde. De là à dire que certains passages du jeu demanderont une précision proche de celle de la plateforme, il n’y a qu’un pas que je ne franchirais pas – malgré la forte probabilité que ce soit effectivement le cas.

    Des questions en suspens

    Comme la catégorie de cet article l’indique, ce n’est qu’une preview. Après seulement 3 h de jeu, difficile de jauger la pertinence du jeu final dans sa globalité. De fait, beaucoup de réponses ne seront délivrées qu’à la sortie du jeu. Par exemple, qu’en sera-t-il de la construction de build ? À priori, au vu des classes et des armes proposées, elle sera bien plus proche d’un Dark Souls III que d’un Sekiro. Elden Ring semble fournir tout un tas de spécialisation au travers de cendres, qui permettent de donner des bonus aux armes qui en sont équipées. Pour ceux qui aimaient réfléchir à la façon d’optimiser leur personnage, voilà de quoi les ravir. Du moins, au premier abord.

    Elden Ring Screenshot

    Difficile aussi pour l’instant de savoir comment va évoluer la difficulté au cours du jeu. La zone accessible étant celle du tutoriel, est-ce que celles qui viendront après seront aussi généreuses en sites de grâce ? l’exploration sera-t-elle toujours aussi laxiste ? Allons-nous encore subir une zone empoisonnée qui fera craquer le plus zen des joueurs ? Probablement, oui. Mais Elden Ring change tellement de la formule habituelle des jeux FromSoft qu’il est difficile d’anticiper ce que réserve le jeu à un niveau plus avancé.

    Personnellement, la principale question qui me turlupine concerne plutôt un potentiel remplissage et une forme de répétitivité sur le long terme. Il ne fait aucun doute que les zones et le bestiaire seront variés tout au long du jeu, comme a toujours su le faire FromSoft dans chacun de ses titres depuis Demon’s Souls. Mais quand je vois la quantité impressionnante de boss simplement dans la zone de tutoriel, je ne peux m’empêcher de me demander comment ils vont réussir à diversifier les patterns et les design. Peut-être que le nombre de boss se réduira au fur et à mesure de l’avancée du joueur, mais j’en doute. Vont-ils tomber dans le même piège que Dark Souls II, à savoir proposer beaucoup de boss dispensables pour au final n’en avoir que quelques-uns de marquants ?

    Après seulement quelques heures de jeu, difficile de savoir si Elden Ring s’essouffle sur le long terme. En attendant, ce petit moment passé sur le jeu laisse entrevoir quelque chose de grandiose. Reprenant les forces des *Souls*, From Software a réussi à renouveler une formule bien connue des joueurs tout en y instillant des nouveautés qui se marient à la perfection avec le style si particulier du studio. Inspiré des meilleurs open world et doté d'un lore qui semble riche, il n'est certes pas parfait sur les questions techniques mais interpelle autant qu'il enchante. Elden Ring est en bonne voie pour être le meilleur jeu de FromSoft, et assurément l’un des meilleurs jeux de 2022.

    Tags

    FromSoftwareSoulslikeopen-world

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