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  • 6 légendes urbaines du jeu vidéo

    Par Nero
    Publié dans Analyses
    8 août 2021
    6 min de lecture
    6 légendes urbaines du jeu vidéo

    Connaissez-vous le monstre du Loch Ness ? C’est bien la seule légende urbaine qui m’est venue en tête en réfléchissant à cette introduction. Je suis donc allé sur mon moteur de recherche préféré, et saviez-vous que se masturber rendrait sourd ? Bon, trêve de grivoiseries et posons-nous les bonnes questions : le jeu vidéo a-t-il lui aussi son lot de légendes urbaines ? Évidemment que oui, sinon cet article n’existerait pas. Il en existe même un bon paquet. Je ne parlerais pas du mythe des joueurs Madden qui passeront forcément une mauvaise saison de NFL après avoir été mis en couverture du jeu d’EA, ou encore de la possibilité de voir Lara Croft complètement nue en retournant sa PlayStation 1 (non, je n’ai pas essayé, croyez-moi…) mais plutôt de quelques autres. Mais rassurez-vous, c’est à peu près le même ordre d’idée, comme nous allons le voir par la suite.

    Souffler dans ses cartouches

    Souffler dans ses cartouches

    On débute par une croyance populaire d’une époque allant de la NES à la Nintendo 64. Je me revois abattu de voir que mon jeu de Nintendo 64 ne démarre pas, et puis me vint une idée sans savoir où j’ai bien pu l’avoir : souffler dedans, et miracle, le jeu se remet à fonctionner. Cette croyance fut probablement présente dans le monde entier ; et pourtant elle est bien ce qu’elle est : une superstition. Au contraire, l’humidité contenue dans l’air que l’on souffle est néfaste pour nos cartouches. Pour les anglophones, Mentalfloss a livré une longue analyse de cette pratique désormais ancestrale (bah quoi, ça fait longtemps non ?)

    La décharge aux millions D’E.T

    Vous en avez peut-être déjà entendu parler : le jeu E.T L’extraterrestre, développé par Atari pour sa console l’Atari 2600 en 1982 a fait un four monumental. il est toujours connu à ce jour comme étant l’un des pires jeux de la création avec un gameplay quasi non-existant. On se balade avec E.T en essayant d’échapper au détective et on tombe dans des trous, beaucoup de trous (peut-être avez-vous vu la vidéo du Joueur du Grenier sur ce jeu). Atari prévoyait de vendre initialement 5 millions de cartouches pour finalement n’en distribuer qu’environ 1.5 million.

    Souffler dans ses cartouches

    Le contexte financier de l’époque n’est pas favorable à l’entreprise, le krach du jeu vidéo de 1983 et leur année désastreuse financièrement n’ayant pas aidé, Atari débute son opération d’enfouissement en septembre 1983 dans la décharge d’Alamogordo au Nouveau-Mexique afin d’obtenir des avantages fiscaux liés a ses stocks. Le journal de la ville a rapporté que le contenu de 10 à 20 semi-remorques a été déversé, une dalle de béton a été coulée par-dessus. La rumeur veut qu’Atari ait fait enterrer les 3.5 millions d’invendus ; mais une fouille a été organisée en 2014 par une société canadienne, dans laquelle ont été excavés 1300 cartouches de jeu. Pendant cette fouille, James Heller, le manager d’Atari de l’époque a déclaré que seulement 728 000 cartouches ont été enfouies. Si vous souhaitez en apprendre plus, le documentaire Atari: Game Over a été filmé pendant ces dites fouilles.

    Saddam Hussein et les 4000 PlayStation 2

    Souffler dans ses cartouches

    Saviez-vous qu’une Playstation 2 pouvait s’avérer être ? une arme de destruction massive ? Moi non plus, mais ce bon vieux Saddam, président de l’Irak en 2000 où la nouvelle dont je m’apprête à vous faire part a été dévoilée par plusieurs médias, d’abord par le site World Net Daily relayés non sans ironie par Eurogamer : Saddam Hussein serait secrètement en train d’accumuler des stocks de PS2. Jusqu’à 4000 consoles seraient récoltées afin de les combiner et de créer un superordinateur pouvant augmenter grandement la force militaire du pays. Guider des missiles, contrôler des véhicules divers sont des exemples parmi d’autres. Peu de détails ressortent de cette « nouvelle », qu’on croirait tout droit sortie du cerveau alcoolisé d’un marketeux de chez Sony, celle-ci ne s’est jamais avérée réelle.

    Shadow of the Colossus: Le dernier grand secret

    Voici un jeu qui a fait tourner les têtes. Un jeu simple et épuré dans ses mécaniques, mais diablement efficace : Shadow Of The Colossus.

    Souffler dans ses cartouches

    En 2007, nous savions déjà que l’ont pouvait nous rendre au jardin caché aperçu à la toute fin du jeu. En effet, il est possible d’y accéder en escaladant le temple principal où l’on commence l’aventure si on a assez d’endurance, ce qui est possible en terminant plusieurs fois le jeu. Mais a-t-il d’autres secrets à nous dévoiler ? C’est ce que vont tenter de chercher les « Secret-seekers » du désormais défunt forum communautaire de Sony, dans un sujet à plus de 5000 réponses lancé par un certain Ascadia. Il explique dans son thread une théorie partant de l’introduction du jeu : le narrateur parle de « résonance des points d’intersection », ou encore de « souvenirs gravés dans la roche ». Ce pourrait-il que ce texte mystérieux de début de jeu soit un message des développeurs menant les joueurs à un immense secret ? Ascadia en était convaincu. Il s’est donc mis à observer les roches, et découvrit 4 symboles, chacun semblant correspondre à une localisation dans laquelle a été vaincu un colosse. En joignant ces 4 glyphes, on peut voir clairement un point d’intersection menant directement à la zone du 11ème colosse.

    Souffler dans ses cartouches

    Dans cet endroit : un grand mur, ou peut-être bien une porte secrète. Trop beau pour être vrai n’est-ce pas ? Cette porte mène forcément quelque-part. Un 17ème colosse résiderait-il derrière ? Les secret-seekers vont tout essayer, explorer chaque recoin de la carte, frapper dans chaque mur et chaque centimètre de sable, etc. Le tout dans l’espoir de trouver le prochain indice les menant à l’ouverture de cette porte. Quand soudainement, en août 2008, un utilisateur du nom de PikolPL posta une vidéo présentant le jeu de façon émulée, le joueur passant enfin à travers tous les murs y compris la grande porte et… rien. Il n’y a absolument rien qui se cache derrière, et encore moins un 17ème colosse. Les seekers ont malgré tout continué par pure passion de parler de SOTC pendant plusieurs centaines de pages jusqu’à la fin du forum communautaire Sony.

    En 2018, le remake de Shadow of the Colossus par Bluepoint Games pointa le bout de son nez, et avec en prime la possibilité d’ouvrir cette fameuse porte. Un énorme cadeau pour toute une communauté de chercheurs. Que se cache-t-il derrière cette porte ? Un trône et une épée que l’on peut collecter. La récompense est petite en apparence, mais n’est-ce pas déjà énorme pour une communauté aussi passionnée ?

    Killswitch : Le jeu qui s’efface tout seul

    Un jeu existe pour être joué. Si personne ne le fait alors celui-ci restera inconnu au bataillon jusqu’à la fin des temps. Vraiment ? Est-il possible pour un jeu d’exister sans pouvoir être joué ni même d’être réel ?

    Souffler dans ses cartouches

    Tout d’abord, qu’est-ce qu’est censé être Killswitch ? D’après la légende, c’est un jeu de plateforme destiné à sortir en édition limitée, publié par un éditeur peu connu d’Europe de l’Est en 1989. Le jeu commence par une sélection de personnages, Porto, une figure féminine pouvant traverser et distordre l’espace et Ghast, un démon invisible jusqu’aux yeux du joueur. L’aventure ne peut être tentée qu’une seule fois, car le jeu se supprimera automatiquement après la mort ou la complétion de l’aventure. La disquette se retrouvera ensuite vidée de son contenu, sans possibilité de revenir en arrière ou recommencer une partie.

    En réalité, la description du jeu que je viens de faire n’en est qu’une parmi tant d’autres. Les forumeurs ont énormément discuté et spéculé sur ce jeu : sur un forum on nous dit que le jeu est sorti à 5000 exemplaires, et sur un autre on passe à 10000. Malgré le fait que le jeu soit reconnu par tous comme pure fiction, les joueurs continuent d’en parler, alimentant le mythe. Ils persistent à s’intéresser à une histoire fictive, alors que les rumeurs concernant le titre étaient toutes démontées les unes après les autres. Histoire incohérente, aucune copie existante malgré la connaissance de la légende, et surtout un prix exorbitant pour un jeu dont personne n’a jamais vu la couleur. Mais Killswitch fait tout de même parler de lui, ce qui a permis à la légende de perdurer dans le temps, malgré une existence non tangible.

    Polybius : Un jeu qui n’existe pas

    Polybius est une légende urbaine bien connue. Apparue au début des années 2000, elle se base sur un mystérieux jeu d’arcade sorti dans les années 80. Qu’a-t-il donc de plus que les autres pour qu’on en parle soudainement au 21ème siècle ? Et si on discutait de méfaits du gouvernement américain ?

    Souffler dans ses cartouches

    Le gouvernement aurait lancé en 1981 une grande expérience à Portland dans l’Oregon avec ces machines d’arcade. Elles contiendraient un jeu si populaire qu’il tournerait à l’addiction pour les joueurs au point qu’ils en viendraient aux mains pour savoir qui pourra jouer au jeu. Des hommes en noir passeraient fréquemment analyser les données récoltées sur les bornes d’arcade. Polybius provoquerait des effets secondaires importants (amnésie, insomnie, hallucinations ou encore terreurs nocturnes auraient été de la partie). Cette expérimentation aurait duré un mois entier puis, tout à coup, plus aucune trace du jeu nulle part.

    On ne sait pas trop comment cette légende a commencé, mais ce qui est sûr, c’est qu’elle tient dans le temps. Une itération PC s’inspirant de la description de Polybius est sorti en 2007 par la société rogue synapse dans le but de créer un jeu de tir dont l’expérience est proche du jeu fantasmé, s’en est suivi d’une version PlayStation 4 en 2017, par le studio Llamasoft s’inspirant du mythe sans en reproduire le gameplay imaginé. La légende peut aussi se targuer d’être apparue dans un épisode des Simpson, ou encore plus récemment dans la récente série Loki. Une chose est donc sûre, cette légende à la peau dure.

    De la simple pratique au jeu imaginaire en passant par des rumeurs s’inspirant de la réalité, les légendes urbaines sont diverses et variées, et il y en a plein d’autres, des Mew pouvant être attrapés dans Pokemon, des secrets dans Zelda, Mario et autres, et peut-être que vous aussi vous apporterez un jour votre pierre à l’édifice de la longue liste d’histoires à raconter sur les jeux vidéo.

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    Nero

    Nero

    Rédacteur

    Sommaire

    1
    Souffler dans ses cartouches
    2
    La décharge aux millions D'E.T
    3
    Saddam Hussein et les 4000 PlayStation 2
    4
    Shadow of the Colossus: Le dernier grand secret
    5
    Killswitch : Le jeu qui s'efface tout seul
    6
    Polybius : Un jeu qui n'existe pas

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